La présence des installations, en excluant dès le départ les rainures dans les murs ou les petits puits, prend un rôle spécial et important à l'intérieur : 7 cylindres en acier inoxydable courent sur toute la hauteur du bâtiment, conduisant toutes les installations électriques, de ventilation, de plomberie, d'extraction, d'assainissement, de climatisation et de télécommunications à l'intérieur de 6 des cylindres, en laissant l'un d'entre eux vide pour des besoins futurs. Ces cylindres ne sont pas cachés et traversent le bâtiment à travers les meubles et les sols. Le reste des installations est toujours visible, jamais encastré, soulignant la rugosité des murs en maçonnerie sur lesquels ils sont situés, les libérant de nouvelles servitudes.
En termes de matérialité, un certain raffinement a été recherché dans les nouveaux éléments à mettre en œuvre, en opposition à l'expressivité brute des murs existants, conscient que l'espace doit abriter une maison. Ainsi, la cuisine est un meuble en laiton dépoli, brillant et avec des reflets, avec un plan de travail en marbre blanc ; l'équipement de la salle de bains est revêtu de bois laqué de couleur légèrement crème, avec des détails en noir et en laiton ; les "têtes de lit" des sols sont recouvertes de microciment blanc ; les sols en mosaïque hydraulique, en microciment et en chêne ajoutent de la chaleur et de la couleur à l'intérieur ; et les plafonds en bois laqué intègrent des registres et des grilles pour "dessiner" ces besoins.
La structure est entièrement peinte en blanc, à la recherche d'une certaine abstraction matérielle, en particulier dans le développement de l'escalier en colimaçon, qui est développé comme un cylindre autonome qui parcourt toute la hauteur du bâtiment sans jamais toucher ses murs, offrant des vues piranésiennes favorisées par l'hétérogénéité des murs et la diversité des points de vue.
Au contraire, tous les détails des murs existants sont directs et bruts : les encadrements de fenêtres sont réalisés avec du mortier direct, les précadres ne sont pas dissimulés et les éléments structurels des chaînages ne sont pas polis.
Au-dessus, en haut de la cage d'escalier, un puits de lumière introduit une belle gradation de lumière jusqu'aux strates les plus basses ; vers la façade, les feuilles de verre font rebondir l'éclairage entre les étages et introduisent des reflets toujours changeants, permettant d'admirer la façade sur toute sa hauteur depuis l'intérieur, tout comme cela se produit dans le vide de l'escalier.
La façade principale a été réhabilitée en suivant les directives strictes du département du patrimoine, en lui redonnant une image du passé qu'elle n'a certainement jamais eue. Ce n'est qu'au niveau de la porte d'entrée que nous avons pu inventer une façade qui reproduit le dessin tridimensionnel de la mosaïque hydraulique classique (utilisée au rez-de-chaussée et très appréciée par le client) avec une vue éclatée de losanges et de triangles finis avec 3 types d'aluminium, qui dissimule la porte (uniquement reconnaissable à la serrure) et rend l'entrée abstraite.